Assuré VS expert et assureur : gagné... mais à quel prix !

Discussions: assurances automoto, constat, accident responsable, formule tiers ou tous risques, achat et vente de véhicule d'occasion, par réseau de concessionnaires, garagistes ou annonces entre particuliers, bonus-malus, vice caché, revente, expertise auto...
Règles du forum
Ce forum accueille les discussions suivantes: assurances automoto, constat, accident responsable, formule tiers ou tous risques, achat et vente de véhicule d'occasion, par réseau de concessionnaires, garagistes ou annonces entre particuliers, bonus-malus, vice caché, revente, expertise auto...
IMPORTANT : Ce forum est un forum d'échanges entre particuliers. Si vous recherchez les conseils d'un avocat, nous vous recommandons de consulter l'annuaire des avocats membres de l'association.
Scotch35
Messages : 1158
Inscription : ven. mars 15, 2013 5:55 pm

Assuré VS expert et assureur : gagné... mais à quel prix !

Message par Scotch35 »

Bonjour à tous.

Dans l'espoir d'obtenir vos avis et vos conseils, j'ouvre un nouveau sujet qui pourrait se résumer ainsi :
  • Que peut faire un assuré victime d'un sinistre automobile lorsqu'il constate qu'il va être lésé du fait du comportement d'un expert qui ne respecte pas les textes réglementaires encadrant son activité et fait preuve de négligences dans l'exercice de sa mission et lorsque le chargé de dossier sinistres de l'assureur refuse de prendre en compte les dysfonctionnements que l'assuré lui signale ?
Introduction rééditée le 16/09/2013 pour une meilleure compréhension du sujet.

:arrow: 15 jours après un accident de circulation dans lequel elle n'a aucune responsabilité, l'assurée a reçu un courrier de l'expert lui annonçant que son véhicule avait été classé véhicule gravement endommagé (VGE) et qu'il pouvait être remis en circulation à condition d'être réparé sous suivi d'expert. L'expert informait l'assurée que les réparations sans lien avec le sinistre resteront à sa charge mais il ne fournissait aucune indication sur l'étendue des dégâts et le coût estimé des réparations. En pièce jointe, un formulaire donnant mission à cet expert pour le suivi des réparations était à compléter et à retourner dans les plus brefs délais. Rien d'autre !
Faisant valoir ses droits, l'assurée a réussi à obtenir une copie du pré-rapport d'expertise indiquant que son véhicule était économiquement réparable (VER) sur la base de 4.730 € de frais de réparation. Elle a alors constaté que ce pré-rapport était très succinct (oubli de dégâts apparents majeurs) et comportait de nombreuses erreurs (identification du véhicule et erreurs de référence de pièces). L'expert et l'assureur rejetant sa contestation du rapport et le réparateur affirmant qu'il saurait réparer le véhicule "avec les bonnes pièces", l'assurée a fini par céder à leur pression conjuguée et a accepté de signer un ordre de réparation. L'expert a insidieusement fait ajouter une annotation sur cet ordre de réparation qui l'a transformé en autorisation de démontage.

2 semaines plus tard, l'expert a annoncé par téléphone à l'assurée qu'une nouvelle expertise a conclu à la mise en épave du véhicule au motif qu'il serait trop coûteux de le réparer et que son rapport allait être envoyé après cet appel.
En fait, au lieu d'un rapport d'expertise, l'assurée a reçu hier un courrier annonçant que le nouveau montant estimé des réparations avant démontage était de 8.390 € et que la valeur du véhicule avant sinistre (~VRADE) était de 8.500 €. L'expert déconseille la réparation car la partie du coût des travaux dépassant la valeur du véhicule resterait à la charge de l'assurée. Il propose la cession du véhicule à un récupérateur nommément désigné. Pour ce faire, il joint les documents de cession pré-remplis au bénéfice de ce récupérateur.

Bien que non responsable du sinistre et assurée tous risques, l'assurée vient de réaliser que son véhicule acheté neuf 20.250 € en décembre 2010 et jugé dans un premier temps économiquement réparable (VER) sur la base d'une estimation bâclée du coût des réparations (4.730 €) ne pourra pas être réparé puisqu'il va être classé économiquement irréparable (VEI) suite au quasi-doublement de cette estimation (8.390 €) et qu'elle va devoir le céder à un récupérateur professionnel contre une hypothétique indemnisation basée sur une VRADE de 8.500 € manifestement sous-estimée.
Elle ne peut en rester là.

Correctif du 20/03/2013, suite à réponses de "Jeanmi" : Même avec l'augmentation du coût estimé des réparations à 98,7 % de la VRADE, le véhicule reste en principe économiquement réparable. Le véhicule est classé en RIV (réparation inférieure à la valeur), parfois appelée RPV (réparation proche de la valeur). Cependant, il pourrait être concerné par la procédure VEI que l'assureur a la possibilité de déclencher à tout moment.
Conclusion (provisoire au 30/09/2013) pour éviter au lecteur de parcourir les 16 pages de ce sujet.

L'assurée (ma fille) a réussi à obtenir de la part du gérant du cabinet d'experts la remise le 20/03 du rapport d'expertise daté du 14/03 puis la réévaluation de + 20 % de la VRADE le 03/04. Dans cet intervalle de temps, l'expert attitré a démissionné du cabinet (qui était en redressement judiciaire depuis quelques mois).
Une série de visites d'expertise avec démontage partiel du véhicule semble avoir mis en évidence des dégâts plus importants mais le gérant du cabinet d'experts n'a pas voulu revoir le chiffrage des réparations et corriger les erreurs subsistant sur le rapport. La dernière mise à jour du rapport, envoyée le 25/04, s'est limitée à la prise en compte de la nouvelle VRADE, le rapport restant daté du 14/03...

Alors que je venais de trouver un expert indépendant qui, après examiné le véhicule, le jugeait réparable sous réserve de corriger la méthodologie définie par l'expert de l'assureur et était disposé à suivre la réparation jusqu'à la levée de la procédure VE, tout espoir de faire réparer s'est envolé. En effet, incapable d'établir le devis réclamé par l'assurée et de préparer un ordre de réparation basé sur les conclusions du rapport d'expertise, le réparateur s'est désisté le 22/05 et a décidé de facturer à l'assuré des frais de gardiennage jusqu'à l'enlèvement du véhicule. Pour pallier cette défection, le responsable du centre de gestion des sinistres de l'assureur a imposé à l'assurée la recherche d'une autre réparateur ! Aucun réparateur de la région n'a accepté de prendre le relais.
Excédé par cette situation de blocage et constatant que les trois courriers recommandés AR adressés par l'assurée au Service Clientèle de l'assurance étaient restés sans réponse, j'ai adressé les 03/06 et 30/06 deux courriers recommandés AR au Service Réclamations demandant la délocalisation de la gestion du dossier et l'intervention d'un expert-conseil de l'assurance.

Une réponse inattendue m'a été adressée le 04/07 par la responsable du Service Qualité : refusant de donner suite à mes demandes, elle préconisait la mise en place d'une expertise contradictoire ; toutefois, elle proposait de porter la VRADE à 12.000 € si l'assurée prenait elle-même l'initiative de céder son véhicule.
Après avoir obtenu des garanties sur les conditions de cette offre et la prise en charge des frais de gardiennage, l'assurée a cédé son véhicule à l'assurance le 19/08 et l'indemnité promise a été versée le 27/08.

:!: En proposant une telle issue, la compagnie d'assurance reconnaissait implicitement que les agissements du cabinet d'experts, du réparateur agréé et de son centre local de gestion des sinistres avaient lésé l'assurée dans son droit à obtenir une indemnisation rapide et équitable du préjudice matériel subi.

Conséquence de cette cession : le contrat d'assurance a été automatiquement résilié avec effet rétro-actif à la date du sinistre ; de ce fait, le "trop-perçu" des primes d'assurance prélevées pendant 8 mois va être remboursé.

Maintenant, il reste un dernier combat à livrer pour l'assurée : l'indemnisation du préjudice dit de privation de jouissance du véhicule qui devra être réclamée directement à son propre assureur et non pas dans le cadre d'un recours contre la partie adverse.

8) Dans cette affaire, le soutien moral et parfois actif des membres de ce forum a été salutaire et a confirmé le bien-fondé de nos démarches.
C'est pourquoi les avis et conseils seront toujours les bienvenus. Merci beaucoup à tous !
----------- 1*/ Description en date du 16/03/2013 du contexte ayant conduit au conflit avec l'expert et l'assureur --------

:!: Ma fille résidant dans un DOM-TOM a été victime d'un accident le 01/02/2013.
Sur une 2x2 voies urbaine, sa voiture était à l'arrêt suite à un premier accident en amont sur lequel les secours intervenaient. Elle attendait sagement dans sa voiture que la circulation se rétablisse lorsqu'elle a été percutée à l'arrière gauche par un véhicule en perte de contrôle (1er constat) qui l'a projetée sur un autre véhicule également à l'arrêt (2ème constat). Un procès-verbal de police a été rédigé.

Suite à expertise effectuée le 07/02, en son absence car non invitée, l'expert lui a adressé le 14/02 le fameux courrier qui lui signale l'enclenchement de la procédure VGE et le gel de la carte grise (confirmé depuis par la lettre officielle du Ministère de l'Intérieur), ce qui est tout à fait normal puisque le train arrière est touché (LS3 pour les connaisseurs).
Ce courrier est accompagné d'un formulaire à compléter et à renvoyer au cabinet de cet expert pour lui donner mission d'accomplir le suivi de la réparation VGE. Ma fille l'a signé et renvoyé aussitôt. Puis, le lendemain, sur mes conseils, elle a fait annuler cet ordre de mission jusqu'à réception du rapport d'expertise.
L'expert n'a pas apprécié cette petite rébellion. Faire signer l'ordre de mission à l'assuré avant même qu'il ait été informé des conséquences de sa décision, c'est-à-dire sans avoir pris connaissance du rapport d'expertise, c'est peut-être sa façon de travailler "pour gagner du temps" mais c'est contraire à l'esprit des textes de loi qui encadrent la procédure VGE (il y a une chronologie à respecter) et c'est un début de déni des droits de l'assuré : droit de contester le contenu du rapport (en particulier l'oubli de certaines réparations), droit de mandater un autre expert, droit de contester l'estimation de la valeur du véhicule avant sinistre (bien avant le classement en VEI), droit de demander à l'expert de lancer un appel d'offre de rachat.

Ce courrier du 14/02 sera le seul courrier officiel qu'elle aura reçu de l'expert jusqu'à celui d'hier lui annonçant que sa voiture venait d'être classée VEI, lui demandant de renvoyer la carte grise, le certificat de non-gage, le certificat de cession, etc... pour céder son "épave" à un professionnel déjà nommément désigné et l'informant qu' à réception desdits documents, le rapport d'expertise lui serait envoyé et l'assureur procéderait à son indemnisation du préjudice.
Cela dépasse tellement l'entendement que, ma fille et moi, nous nous sommes presque congratulés (virtuellement car nous sommes séparés de 10.000 km) à la lecture de cette lettre car l'expert venait de commettre un grosse bourde et l'espoir d'obtenir gain de cause nous est revenu.

En effet depuis l'accident, "l'expert mène la danse et l'assureur est aux abonnés absents" : l'assureur n'a jamais écrit à ma fille ; si, une fois, pour envoyer le dossier médical à faire remplir par son époux qui, passager, avait été légèrement commotionné et de ce fait conduit à l'hôpital pour examen. Par assureur, j'entends "chargé local du dossier de sinistre" car le siège de l'assurance en métropole ne veut rien entendre et nous renvoie systématiquement à ce représentant local.
Tout se passe par téléphone donc pas de trace de ce qui est dit.
Court-circuitant l'assureur, c'est l'expert qui a annoncé oralement à ma fille qu'elle n'avait aucune responsabilité dans l'accident, que le véhicule avait été classé économiquement réparable car estimé à 9.000 € pour des frais de réparation estimés à 4.700 €, que les frais de réparation seraient intégralement pris en charge par son assurance (elle est en tous risques), que pour l'estimation à 9.000 € du véhicule acheté 20.250 € il y a 26 mois et n'ayant parcouru que 45.000 km, il avait pris comme base de calcul les 17.000 € du prix catalogue, etc........

Dès le début, j'ai senti que l'affaire allait mal tourner. Je me documentais sur la procédure VGE. L'arrêté du 29 avril 2009 relatif aux VE et l'article R326-3 du Code de la route, je les ai relus des dizaines de fois ; je parcourais les sites internet officiels et les forums. J'ai beaucoup apprécié les sujets similaires au mien postés par DanM et Neofarm et les interventions de JeanMi.

Je ne peux tout décrire ici. Mais voyant la situation se pourrir, excédé par l'inertie de l'assureur et le comportement de l'expert qui bafouait les droits de ma fille, le 22/02, j'ai fait rougir le téléphone (et le satellite qui le relayait). Arguant la jurisprudence et les dispositions du Code civil en matière de droit à réparation du préjudice, j'ai obtenu la promesse de l'assureur de rembourser la location d'une voiture à hauteur de 30 € / jour. Ensuite, j'ai obtenu la promesse de l'expert d'envoyer à ma fille le rapport de 1ère expertise et ses annexes tels que définis dans cet arrêté du 29 avril 2009 et qui lui sont dus selon les dispositions de l'article R326-3 du CdR.
Pour la location de voiture, il y a eu des ratés mais cela n'est pas remis en cause par l'assureur jusqu'à ce jour... si ce n'est toujours pas de confirmation écrite de son offre généreuse et toujours pas de remboursement hebdomadaire des factures, contrairement à ce qui avait été promis.
Pour le rapport de 1ère expertise, rien... si ce n'est un "devis" nommé Évaluation Remise en État daté du 22/02 (jour de mon coup de sang) qui chiffre à 4.730 € la réparation d'une 3 portes beige alors que la voiture est une 5 portes bleue, etc... suite à une expertise effectuée sans les 2 constats amiables, etc.... J'arrête là car je n'en peux plus de citer la montagne d'erreurs sur ce torchon à qui veut bien m'entendre.
Ce document, erroné, non officiel, envoyé par mail, sera le 2ème et dernier document envoyé par l'expert jusqu'à ce matin.

L'évidence sautait aux yeux : personne ne voulait reconnaître la réelle gravité des dégâts (qui vient être confirmée, enfin, ce matin) et la négligence de l'expert ; le réparateur faisait profil bas et l'assureur n'avait qu'un leitmotiv "Allez signer l'ordre de réparation". Cela cachait quelque chose.

Épuisés moralement, dans l'incapacité de faire valoir leurs droits (contre-expertise, réévaluation de la valeur de son véhicule, appel d'offre, etc...) du fait de l'absence de rapport d'expertise, menacés de "représailles" (annulation de la prise en charge du véhicule de location, facturation de frais de gardiennage), ma fille et son époux ont cédé et sont allés signer le mandat de mission de l'expert le 25/02 et l'ordre de réparation le 26/02.

J'ai vu l'ordre de réparation : quelques oublis dans la forme (pas de date d'entrée, pas de n° VIN, pas de n° châssis, pas de kilométrage...) mais le fond était correct ; la liste des pièces à changer correspondait bien à une 5 portes et aux dégâts apparents. La porte arrière, défoncée, apparaît enfin dans la liste des réparations (dans le devis initial, pas de porte arrière puisque voiture 3 portes ; logique...) Pas de chiffrage...
Et une petite erreur peut-être volontaire : il était daté du 07/02, date de l'expertise alors que le 22/02, lorsque j'ai appelé le réparateur pour lui demander s'il venait de recevoir comme nous le "devis" et pour lui demander son avis sur les "erreurs" qu'il contenait, il m'a confirmé qu'il venait juste de le recevoir et qu'il allait établir l'ordre de réparation avec les bonnes pièces, sans tenir compte de ce qui était mentionné sur le devis.
Conclusion : il n'a pas pu rédiger l'ordre de réparation le 07/02 puisqu'il lui fallait le "devis" du 22/02 pour le rédiger !

Depuis, silence radio....On a juste appris par le réparateur que l'expert était repassé la semaine dernière pour voir le véhicule mis sur chandelles (il ne démarre plus....).
Soudain hier matin, l'expert appelle ma file pour lui annoncer "la bonne nouvelle" : finalement la voiture ne va pas être réparée, trop coûteux ; le plancher arrière est plié ; elle est déclarée épave ; vous recevrez demain mon rapport d'expertise.
Et ce matin le courrier de l'expert arrive : pas de rapport.... mais cette simple lettre qui déclare que suite à expertise effectuée sans démontage (sic), il s'avère qu'il n'y a plus lieu de poursuivre plus avant les investigations puisque le coût de réparation des dégâts constatés atteint la valeur de remplacement du véhicule.
Étrange, la tournure de sa lettre est telle qu'on a l'impression qu'il n'y a jamais eu de 1ère expertise.
Je la résume : On est passé d'une estimation de réparation à 4.730 € sans démontage à une estimation VEI à 8.350 € toujours sans démontage. Circulez, il n'y a rien à voir pour l'instant ; envoyez nous le certificat de cession ; en retour, vous aurez le rapport et le versement de l'indemnité. On nous laisse à peine le droit d'espérer une meilleure indemnisation pendant les 30 jours que la loi nous accorde avant l'obligation de céder le véhicule. On ne prévoit même le cas où nous aurions l'idée saugrenue de vouloir faire réparer la voiture.
Pourquoi avoir attendu la 2ème expertise et la dépose de la banquette pour découvrir que le plancher arrière était plié ? Lors de la 1ère expertise, il suffisait de soulever l'assise de la banquette pour le constater. Quel gâchis de temps !

Un aparté que je ne peux passer sous silence : l'expert a dit à ma fille qu'il ne faudra pas qu'elle soit étonnée de revoir sa belle voiture bleue (modèle rare là-bas donc facilement repérable) recirculer sur les routes car elle va être cédée à un professionnel qui la remettra en état et qui la revendra. "Blanche comme neige" ? Je plains celui qui va la racheter. Et si ma fille le croise, je pense qu'il sera déconfit d'apprendre le passé de sa nouvelle acquisition....
Qui pourrait me prouver qu'il n'y a eu absolument aucun arrangement entre les intervenants dans ce dossier ? Il y a forcément quelqu'un qui va se faire de l'argent sur le dos de ma fille et de son époux !

Trois questions me viennent à l'esprit :
- Comment se fait-il que l'acheteur professionnel ait déjà été désigné par l'expert alors qu'à ma connaissance, le propriétaire cède son épave à l'assureur qui ensuite en fait son affaire ?
- A ce stade du dossier, est-il encore possible de demander à l'expert de lancer un appel d'offre de rachat de l'épave auprès des professionnels ?
- Est-ce que, passé les 30 jours accordés pour donner notre réponse, l'assureur peut décider de nous verser l'indemnité estimée par l'expert, alors que nous aurions déposé un dossier de demande de réévaluation de l'indemnisation et qu'il n'y répondrait pas ; plus précisément, est-ce que le délai de 30 jours repartirait de zéro à la dépose de ce dossier ?

Il est devenu URGENT de réagir. Plus question d'envisager la réparation du véhicule ni même une contre-expertise pour réévaluer la valeur avant sinistre : tous les experts se connaissent et aucun n'osera contredire son confrère (il y a une trentaine d'expert répartis sur moins d'une dizaine de cabinets sur ce DOM-TOM). Nous allons nous battre pour faire réévaluer la VRADE.

J'ai appelé ce matin le SEI (experts indépendants). Hélas, il n'a aucun représentant dans ce DOM-TOM donc ne pourra pas nous apporter d'aide sur place. Mais il a été de bon conseil.
J'envisage de rejoindre la LDDA et de solliciter leur aide.

La seule voie de recours qui s'offre à nous est d'écrire (LRAR) à l'assureur pour :
1°) dans un premier temps, lui réclamer tous les rapports et documents annexes qui ont été rédigés par l'expert pour établir son estimation de la VRADE
2°) dans un second temps, lui demander de réévaluer le montant de l'indemnisation en y joignant la facture d'achat du véhicule (dont l'expert n'a pas voulu prendre connaissance), les factures d'entretien (rares puisque 45000 km au compteur), les très rares annonces de vente d'occasion de cette voiture peu répandue... donc quasiment rien à proposer pour argumenter une réévaluation que nous sommes nous-mêmes incapables d'évaluer.

Est-ce utile que nous adressions une copie de nos courriers à la direction du Service clientèle de notre assurance, qui s'engage à répondre à toute demande dans les 2 mois.....et qui, on peut rêver, ne sait peut-être pas ce qui se passe dans ses lointaines antennes d'outre-mer ?

Normalement, pour respecter la procédure, nous devrions attendre que l'assureur daigne nous envoyer officiellement par courrier postal la conclusion de l'expert, la confirmation du classement en VEI , la proposition de cession de l'épave et la proposition d'indemnisation (qui n'est pas obligatoirement celle de l'expert – on peut rêver) pour lui demander d'en réévaluer le montant.
Dites-moi si je me trompe et si le contenu du courrier attendu n'est pas exactement cela.

Bien que mon exposé soit très très long, je crains d'avoir oublié des informations importantes pour ceux qui souhaitent me répondre.
Je suis donc prêt à vous donner toute information complémentaire et je m'engage à vous tenir informé de la conclusion de cette affaire, pour l'exemple.

Merci de m'avoir lu.

------------------------------------------------------- 2*/ Résumé des évolutions majeures ----------------------------------------

Situation au 04/04/2013 : Grâce à la correction de la VRADE à 10.200 € (prise en compte de la facture d’achat), le coût estimé des réparations est redescendu à 82 % de la VRADE. Le véhicule est potentiellement économiquement réparable et il n'est plus question de cession. Mais sa réparation ne peut pas commencer car l'expert a décidé qu’un nouveau démontage partiel doit être effectué pour compléter son chiffrage des réparations.

Situation au 21/07/2013 : Sur intervention du Service Qualité de l'assureur, la VRADE a été portée à 12.000 €. Le coût estimé des réparations représentant désormais 70 % de la VRADE, la réparation pouvait être sereinement envisagée. Mais elle n'a pas pu démarrer car le réparateur s'est désisté suite à un désaccord persistant avec le chiffrage établi par l'expert. En outre, l'assureur insiste pour que l'assurée prenne elle-même l'initiative de céder son véhicule pour clôturer le dossier.

Situation au 12/09/2013 : Le 26/07, soit 5 mois après avoir signé un ordre de réparation qui ne s'est jamais concrétisé, l'assurée se résout à proposer la cession de son véhicule à l'assureur. La cession s'est conclue le 19/08 et a donné lieu le 27/08 au versement d'une indemnité de 12.000 €, ce qui est largement supérieur au coût estimé des réparations qui n'a pas été réévalué depuis le 14/03 (8.390 €).
Du fait de l'important retard pris dans le traitement de son dossier de sinistre, l'assurée ne peut exercer de recours contre la partie adverse pour l'indemnisation de la privation de jouissance du véhicule ; elle va devoir se retourner contre son propre assureur qui n'a pas su traiter le dossier dans des délais raisonnables.


Situation à fin 2014 : Malgré toutes les démarches entreprises, l'assurée n'a obtenu aucune indemnisation partielle ou totale pour les 160 jours de privation de jouissance de son véhicule. Affaire classée.
Dernière modification par Scotch35 le lun. févr. 23, 2015 1:30 am, modifié 32 fois.
Pour triompher, le mal n'a besoin que de l'inaction des gens de bien. Edmund Burke

Scotch35
Messages : 1158
Inscription : ven. mars 15, 2013 5:55 pm

Re: Expert et assureur se liguent contre l'assuré : Que fair

Message par Scotch35 »

Bonjour.
Un petit plus. Je cite un extrait de l'arrêté du 29 avril 2009 :
TITRE II : INITIATION DE LA PROCEDURE DES VEHICULES ENDOMMAGES PAR L'EXPERT EN AUTOMOBILE
Article 3

Mission de l'expert et interdiction de circuler.
I.-Lorsque, dans le cadre de sa mission relevant des activités définies par l'article L. 326-4 du code de la route, l'expert en automobile visé à l'article R. 326-17 dudit code constate l'une au moins des déficiences définies par l'annexe 2, il établit que le véhicule accidenté ne peut pas circuler dans des conditions normales de sécurité.
Il effectue une déclaration au ministre de l'intérieur conformément à l'article R. 327-3-1 du code de la route pour l'informer que le véhicule est affecté d'une déficience au moins. Il précise dans cette déclaration si le véhicule est techniquement réparable ou non selon les critères définis à l'annexe 1.
Il adresse une copie de cette déclaration au titulaire du certificat d'immatriculation.
II.-L'expert établit un rapport, dont le contenu est fixé à l'article 4 du présent arrêté. Il transmet ce rapport au titulaire du certificat d'immatriculation. Il le transmet également au ministre de l'intérieur soit par voie électronique, soit par l'intermédiaire du préfet du département de son choix.
III. ― Le ministère de l'intérieur informe le titulaire du certificat d'immatriculation que son véhicule n'est plus autorisé à circuler sur la voie publique et procède à l'inscription d'une opposition au transfert du certificat d'immatriculation.

TITRE III : DISPOSITIONS GENERALES
Article 4

Elément du premier rapport d'expertise.
I. - Dans le cadre d'une mission relevant des activités définies par l'article L. 326-4 du code de la route, l'expert en automobile doit, après un examen portant sur le véhicule endommagé, et si le véhicule est techniquement réparable, dresser une estimation descriptive et chiffrée sur dommages apparents avant démontage des opérations nécessaires aux réparations à effectuer. Cette estimation est annexée au rapport établi par l'expert en précisant les réparations touchant à la sécurité.
II. ― Lorsque l'expert estime que le montant des réparations est supérieur à la valeur du véhicule, il porte cette information sur le rapport susvisé, transmis au ministre de l'intérieur soit par voie électronique, soit par l'intermédiaire du préfet du département de son choix.
III. ― Lorsqu'un véhicule est déclaré techniquement irréparable par l'expert, le rapport établi par l'expert ne comporte pas l'estimation descriptive visée au I du présent article.
....................
Si je comprends bien, suite à sa seconde visite, le véhicule étant passé de techniquement et économiquement réparable à économiquement irréparable, l'expert va quand même être obligé de re-lister les pièces et les opérations nécessaires à la (encore possible) remise en état et annexer ces informations à son rapport. Ce rapport devrait donc nous permettre de vérifier la véracité des informations justifiant le classement en VEI du véhicule accidenté et nous permettre de choisir en connaissance de cause de faire effectuer les réparations même si une partie de la facture sera à notre charge. A moins que nous puissions faire réévaluer la valeur vénale du véhicule. Encore faudrait-il que nous puissions consulter ce rapport puisque l'expert refuse de l'envoyer et ose déclarer par écrit qu'il ne nous le transmettra qu'après cession du véhicule. Il y a encore là un déni manifeste de nos droits.
Dans notre cas, faute de remise du rapport effectué lors de la première expertise, et comme le courrier de l'expert reçu hier le laisse entendre, le rapport qu'il vient d'établir et qu'il refuse là encore de remettre sera considéré comme le 1er rapport effectué avant démontage. Et là, le texte est clair : il doit nous le transmettre maintenant et non pas après cession du véhicule. Par ailleurs, l'arrêté dit clairement que ce n'est qu'après transmission de ce rapport aux autorités que les dites autorités informent officiellement le propriétaire du véhicule que sa carte grise est "gelée".
Le hic, c'est que, même si nous n'avons pas la copie de la déclaration de l'expert envoyée aux autorités mais seulement la lettre (courrier du 14/02) nous signalant qu'il allait informer les autorités (nuance), le 1er rapport a bien été transmis aux autorités puisque ma fille a reçu leur lettre l'informant du "gel" de la carte grise et ce il y a déjà un mois !!!!

On va me dire une fois de plus que je suis procédurier, que je joue sur les mots, etc.... Peut-être mais la façon d'agir de l'expert finit par m'embrouiller l'esprit et encore plus celui de mes enfants. Pour moi, il est évident qu'il ne respecte pas la chronologie de la procédure VGE.
Mais au-delà de ce non respect de la chronologie, cela renforce ma conviction qu'il y a un loup dans cette affaire.

Au départ : une expertise sans démontage générant un devis sous-estimant les réparations pour à la fois justifier le classement en véhicule économiquement réparable et permettre une réparation au moindre coût.
A l'arrivée : une nouvelle expertise sans démontage générant une surestimation des réparations conduisant à déclarer le véhicule économiquement irréparable du fait d'une sous-estimation évidente de sa valeur vénale et suivie immédiatement d'une offre de cession à un professionnel de l'automobile nommément désigné ; ajoutez à cela la petite info sur la forte probabilité de croiser un jour le véhicule sur les routes de ce petit pays...
Dans un contexte normal, cela peut malheureusement arriver mais dans ce contexte particulier, cela ne vous ferait pas penser à une "magouille" ?

Pour finir, un petit détail croustillant que je ne peux passer sous silence même si je n'ai aucune preuve écrite. Lors de mon appel du 22/02, l'expert m'a proposé d'annuler la procédure VGE puis il s'est ravisé lorsque je lui ai appris que ma fille avait déjà reçu le courrier du Ministère de l'Intérieur notifiant le "gel" de la carte grise.
Pour triompher, le mal n'a besoin que de l'inaction des gens de bien. Edmund Burke

Jeanmi
Messages : 10365
Inscription : sam. août 02, 2008 5:53 pm
Localisation : Nord bourgogne

Re: Expert et assureur se liguent contre l'assuré : Que fair

Message par Jeanmi »

Scotch35, sans vouloir défendre à tout prix le confrère qui semble gérer ce dossier n'importe comment, je vais vous apporter quelques réponses à vos questions et quelques tuyaux pour la suite...

1/ l'opposition VGE ne concerne que 4 critères techniques sur le véhicule; la notion économique ne rentre pas en ligne de compte dans le déclenchement du VGE.
A partir du moment où le confrère constate que le véhicule accidenté présente l'un des 4 critères VE (déformation importante carrosserie CA2, ou liaison au sol LS3, sécurité des personnes SP4, ou déformation organe de direction), il a l'obligation légale de transmettre l'information au ministère des Transports et celui ci envoi un courrier au propriétaire lui interdisant de circuler avec le véhicule (en gros, dix jours entre l'info de l'expert et la réception du courrier).
On peut donc avoir un véhicule économiquement réparable mais VE quand même (c'était le cas suite au premier chiffrage), un véhicule économiquement non réparable et VE (ou pas),...
On peut donc avoir aussi un véhicule économiquement non réparable mais pas VE (exemple, un véhicule fortement grêlé); dans tous les cas, que vous répondiez ou pas dans les 30 jours suivant la proposition de cession faite par l'assureur, ce dernier va de toute façon informer la Préfecture du sinistre et il y a aura une opposition au transfert de la carte grise sur le dit véhicule (impossible de changer de propriétaire).
C'est le différence notable entre un VE (interdiction de circuler) et un VEI (impossiblité de changer la carte grise, mais droit de rouler).
C'est vrai que la Loi n'est plus très claire sur ce point car avant la procédure VE, la notion de VEI était clairement indiquée; maintenant, c'est la procédure VE et dans celle ci, il y a en plus le VEI...
Avec le cas de votre fille, la voiture était de toute façon VE dés le départ puisque le train AR était tordu; il est donc logique que l'expert en informe la Préfecture et que votre fille recoive le courrier en question; ce qui me semble plus surprenant, c'est la très grosse différence de chiffrage entre la première visite et la seconde.
Un "bon" expert se doit de faire une stimation au plus juste à la première visite; je suis donc très étonné que le confrère n'ai pas pris la peine de soulever la banquette AR la première fois, ou de voir la voiture sur un pont élévateur pour voir le plancher par dessous...

2/ d'après les chiffres, je me permets de vous préciser qu'il semble que le véhicule soit toujours économiquement réparable puisque la seconde estimation faite est toujours sous la valeur théorique.
Concernant celle ci, il y a encore à dire puisqu'il semble que le confrère n'a pas pris la bonne valeur d'achat pour faire ce que l'on appelle le bilan technique; le prix catalogue, c'est bien, mais il est fort à parier que le véhicule en question présente certaines options qui a fait monter le prix de base.
C'est donc sur la base de la facture d'achat qu'il faut théoriquement faire la valeur...; dans tous les cas, peu importe ce que dit l'expert, ce qui compte c'est de vérifier sur le marché local (donc l'ïle de la Réunion ) à quel prix se négocie des véhicules identiques (même marque, modèle, année, finition).
Votre fille doit faire une recherche de suite dans l'ïle pour trouver des annonces de véhicules comme le sien, si possible vendus par des particuliers...; une fois les annonces imprimés (ou copier en informatique sur une feuille Word, avec les coordonnées des vendeurs), petit calcul des moyennes, on enlève de 2 à 5% de marge de négociation et on arrive à la valeur, puis votre fille soumet sa contestation à l'expert (+ copie à l'assureur) pour qu'il recommence son travail visiblement baclé (c'est à lui de justifier sa valeur)...

3/ Il est bien sûr évident que l'expert en question a bien l'obligation légale de fournir une copie de son rapport, même si celui ci est provisoire...; vu les erreurs grossières déjà faites, je ne serais pas surpris de toruver d'autres mauvaises surprises sur le rapport (mauvais modèle, finition érronée,...).
Comme vous le savez déjà, l'expert doit le fournir puisque c'est le code de la route qui le stipule (art. R-326-3.II); puisque l'expert semble ne pas vouloir le donner, une visite de votre fille avec son mari directement au cabinet en question s'impose, en restant courtois, mais ferme et ils ne doivent pas repartir sans la copie de ce rapport, du bilan technique et des annonces prises en compte par l'expert pour faire sa valeur...
Je sent que l'analyse de tout cela va être très instructive...

4/ je partage tout à fait votre avis sur la sur-estimation des réparations suite à la seconde visite...; à mon avis, l'expert s'est aperçu de son erreur et vu que cela commencait à chiffrer fort, il a voulu déclasser le véhicule pour rester bon dans ses stats...
Pas de chance, malgré ses efforts, l'estimation reste encore sous la valeur sous estimée !!!
Il faut donc déjà contester la valeur du véhicule, puis le chiffrage des réparations en voyant ce point avec le carrossier chez qui l'auto a été vue...; soit il s'est vu imposer des choses par l'expert, soit il est complice, ce qui parait surprenant puisque l'intérêt d'un réparateur, c'est de réparer...
Il faut donc voir ces deux points en même temps pour tirer les choses au clair et demander un devis le plus précis possible au réparateur (sans lui fournir la copie du rapport)...; le véhicule peut aussi être envoyé dans un autre garage plus volontaire...; quoiqu'il en soit, sachez que même avec des réparations au dessus de la valeur, vous pouvez parfaitement choisir de faire réparer quand même, en mettant par exemple quelques pièces d'occasion (si c'est possible d'en avoir sur place).
Le problème va être de trouver un expert qui veuille bien suivre les travaux puisqu'il restera dans tous les cas le VE à lever.
Vu les circonstances, j'imagine que votre fille ne sera pas très conciliante avec l'expert pour le missionner une seconde fois pour le suivi, mais elle n'en ai pas encore là...
Vous avez très bien fait de contacter le SEI pour avoir des infos...; en faisant parti, je suis à la disposition de votre fille si elle souhaite contester la valeur.
On peut très bien faire ce genre de procédure à distance, par mail, en tenant compte de décalage horaire, à partir du moment où les experts échangent les éléments (j'ai déjà travaillé pour la Roumanie et la Nouvelle Calédonie), c'est contradictoire.
Par contre, il me faut impérativement le premier rapport, le bilan technique et les annonces du confrère...
Bon courage

Scotch35
Messages : 1158
Inscription : ven. mars 15, 2013 5:55 pm

Re: Expert et assureur se liguent contre l'assuré : Que fair

Message par Scotch35 »

Bonjour JeanMi.

Cela fait grand plaisir de lire une réponse de votre part. Ouf, je craignais que mon topic soit fermé sous motif qu'il s'apparenterait à de la diffamation. J'ai bien fait attention de ne pas nommer la compagnie d'assurance, le cabinet d'expert et les divers intervenants et de bien peser mes mots.

Point 1. Votre réponse est un bon résumé de ce qu'est la procédure VE et sera utile à ceux qui la découvrent.

Vous aurez compris que le but de mon message n'est pas de contester le déclenchement de la procédure VE. D'ailleurs, lorsque cet expert m'a proposé de l'annuler (comme si cela était encore possible, même avec un véhicule dans un tel état), les bras m'en sont tombés ! Pas question !
Pour moi, la réparation dans le cadre de la procédure VE/VGE était la garantie que le véhicule serait réparé dans les règles de l'art et que la réparation serait suivie de bout en bout par un expert. Donc, je n'avais aucune raison de la contester.
Et vu l'excellent état et la jeunesse du véhicule, il n'y avait aucune crainte de se voir obligés de procéder à des réparations supplémentaires à notre charge, non imputables à l’accident mais à l'usure, pour pouvoir obtenir la levée de l'interdiction de circuler (de nombreux topics ont été ouverts sur cette problématique de la procédure VE appliquée à des véhicules âgés ou hors normes – tunés).

Il est vrai qu'il y a confusion entre VE, VGE, VEI et, encore aujourd'hui, avec l'ex-VGA. Et je ne suis pas sûr que l'expert lui-même se soit bien adapté à cette nouvelle réglementation, embrouillant de ce fait l'esprit de ses "clients".
Si j'analyse bien le texte de l'arrêté du 29 avril 2009, suite à un sinistre pour lequel il a été mandaté, l'expert va déclencher la procédure VE :
- si un au moins des organes de sécurité listés dans le texte est endommagé ---> procédure VGE (véhicule gravement endommagé)
- si tout simplement le chiffrage des réparations est supérieur à la valeur vénale du véhicule ---> procédure VEI (véhicule économiquement irréparable).
Dans notre cas, nous sommes passés par la case VGE économiquement réparable avant de tomber avant-hier dans la case VGE + VEI.
Dans notre cas, dès le départ, l'expert a zappé certaines étapes de la procédure VE, en particulier l'envoi d'un rapport d'expertise avant démontage avec ses annexes telles qu'elles sont définies par le susdit arrêté de 2009.
Comme maintenant, il nous fait basculer dans la procédure VEI, il n'aura même plus à justifier toutes ses erreurs et ses incartades à la législation ; il peut passer à l'étape finale : "conseiller" la cession du véhicule à l'assureur et rédiger tranquillement le dernier rapport prévu par la loi, sachant que, quel qu'en soit le contenu, il sera trop tard pour nous de le contester et de dénoncer toutes les négligences de l'expert (et de l'assureur).
SAUF si nous refusons de céder le véhicule et souhaitons engager la réparation du véhicule, si possible toujours prise en charge par l'assureur, au cas où la réévaluation à la hausse de la valeur vénale du véhicule rendrait le véhicule de nouveau économiquement réparable.... et si la procédure VEI (qui vient sans doute d'être enclenchée auprès des autorités, si je lis bien le contenu de l'arrêté) peut encore être annulée (je ne dis pas levée).

Vous aurez compris que j'évoque la réception de la lettre du Ministère de l'Intérieur (confirmant l'interdiction de circuler) uniquement pour montrer que recevoir cette lettre impliquait que l'expert avait rédigé et transmis le fameux 1er rapport d'expertise cité à l'article 3 - alinéa II de l'arrêté du 29 avril 2009, titre II, et que, selon le même alinéa, ce rapport aurait dû être transmis aux propriétaires. Mais, première incartade à la loi, il ne leur a jamais envoyé de rapport !

Je suis heureux de lire que l'expert aurait dû faire le maximum dès la 1ère expertise pour établir une estimation au plus juste. Dans le cas présent, l'estimation de la réparation est passée de 4730 € à 8350 € rien que par le fait de procéder à un nouvel examen visuel avec le véhicule sur chandelles (explication fournie : la voiture n'a pas pu être hissée sur un pont élévateur parce qu'elle ne démarre plus).

Point 2. Oui, dans la théorie. 8350 € (estimation de la réparation), c'est mathématiquement inférieur à 8500 € (valeur vénale du véhicule avant sinistre). Dans la pratique, cela dépasse largement le seuil de 80 % au-delà duquel les experts déconseillent d'entreprendre les réparations. J'ai dit "déconseillent". L'expert, lui, a décidé de son propre chef que les réparations n'étaient plus envisageables, sans demander l'avis des propriétaires. Encore un abus.

Oui, l'expert n'a pas pris la bonne valeur d'achat. Le véhicule, acheté neuf (VD non immatriculé, 0 Km) en décembre 2010, a été facturé 20250 € TTC. La seule option choisie était la peinture métallisée. En enlevant de la facture la carte grise, les plaques et quelques babioles (carburant, frais de mise à la route, etc...), le prix "catalogue" local est 20092 € TTC.
Sur ce marché outre-mer (La Réunion, bravo, vous aviez deviné), il n'y a quasiment pas d'options. Les véhicules sont importés pré-équipés avec les options imposées par le distributeur de façon à ne proposer qu'une gamme réduite de chaque modèle, adaptée aux goûts de la clientèle locale. Ainsi la Punto Evo n'était proposée qu'en 1.2 8V Attractive, 1.3 JTD 75 ch Attractive et 1.6 JTD Sport. Sur les Punto Evo, la finition Attractive n'existait pas en métropole. A La Réunion, cela correspondait à une Dynamic métropole suréquipée.

Oui, je sais ce qu'est le bilan technique pour le chiffrage de la valeur vénale. Lorsque ma fille a tenté jeudi dernier d'obtenir le rapport d'expertise établi suite à la dernière visite et qui a conclu au classement en VEI, je lui avais dit de réclamer ce bilan technique. Peine perdue puisqu'elle n'a rien eu du tout.... une fois de plus.
Il me semble que le bilan technique informatisé est conçu pour des référentiels de tarifs catalogue métropole. Donc inadapté au marché outre-mer pour les motifs en partie détaillés ci-dessus : les finitions ne sont pas les mêmes, les options sont de série et les tarifs incluent des taxes différentes dont la TVA locale à 8,5 % et les octrois de mer à 18 % dans cette gamme de cylindrée.
Donc, oui je suis d'accord avec vous, c'est sur la base de la facture d'achat que l'expert aurait dû calculer la valeur vénale avant sinistre. Le hic, c'est qu'il ne l'a jamais demandée et au stade actuel ne veut même pas en entendre parler. Imaginez l'angoisse si on osait lui demander d'estimer la VRADE, c'est-à-dire une indemnité qui prendrait en compte la réalité du marché local de l'occasion, l'état initial du véhicule (nickel), la qualité de l'entretien effectué (très peu pour 40000 km parcourus).

Oui, je sais qu'il faut rechercher sur le marché local des offres de véhicules d'occasion similaires à son véhicule en caractéristiques (motorisation, finition) et en état (26 mois, 40000 km, entretenu en concession). Nous avons commencé nos recherches il y a plus de 3 semaines, pour comparer aux 9000 € de valeur vénale que l'expert venait de révéler lors d'une conversation téléphonique.
---- Problème n°1 : sur cette île, il y a très peu de Punto Evo en circulation et l'offre en occasion est quasi inexistante. Dans le réseau de l'importateur, aucune Punto en occasion. Chez des concurrents, quelques Grande Punto, mais à 12-13000 €.....
---- Problème n°2 : les rares Punto proposées ne sont pas toutes des Evo, pas toutes des Diesel, pas toutes des 5 portes et toujours à un kilométrage bien plus élevé que la leur : en bref, pour 9000 € on pourra trouver une Punto 2010 diesel ayant parcouru 150000 km aux mains de plusieurs propriétaires successifs, sans carnet d'entretien et dans un état plus que douteux rien qu'au vu des photos. Rien à voir avec la sienne. Pour retrouver l'équivalent, il faudra prévoir au moins 12000 €... et attendre la perle rare. En métropole, pour 9000 €, elle a des offres de Punto équivalentes à la sienne. Pour B. T. du SEI, c'est une donnée à exploiter.
---- Problème n°3 : l'expert n'est absolument pas réceptif à une demande de réévaluation ; il en est déjà à l'étape cession du véhicule pour 8500 € et remise (hypothétique) du rapport final après cession.

Point 3. Je vois que vous avez compris, qu'à ce jour, l'expert n'a remis aucun document légalement dû aux propriétaires. Nous lui avons rappelé les textes légaux ; il s'assoit dessus....
Le seul document que nous possédons, c'est le "devis" (Evaluation Remise en Etat) de 4730 € qu'il a rédigé et transmis, suite à mon "coup de gueule", à nous et au réparateur, et qui est basé sur sa 1ère expertise et qui est truffé d'erreurs. C'est à réception de ce document erroné que le réparateur a rédigé un ordre de réparation. A ce moment là, le véhicule était encore économiquement réparable.

Se rendre au cabinet d'expertise, c'est très difficile à cause des horaires de travail de mes enfants (et de crèche de leur bébé). Il faut poser un congé... S'y rendre pour réclamer tous les documents ayant servi au chiffrage de la valeur vénale, c'est perdu d'avance. A chaque fois que ma fille ou mon gendre ont pu y aller, cela a été pour entendre un discours mielleux et des arguments indignes d'un expert diplômé et repartir avec des promesses verbales, non tenues par la suite. Faire un sitting devant le cabinet, ma fille est une battante, elle en est capable. Je vais le lui proposer. Mais toutes les démarches épuisantes entreprises jusqu'ici et le temps perdu (qui n'auraient pas eu lieu d'être si l'expert avait fait correctement son travail) ont déjà trop impacté sur son activité professionnelle qui justement consiste à faire appliquer des textes réglementaires dans une entreprise privée....

Point 4. J'apprécie votre analyse de la sur-estimation des réparations. Effectivement, l'expert a commis une bourde quelque part et il tente tout pour ne pas perdre la face. Mais cela ne m'empêche pas de penser qu'il y a derrière cela quelques arrangements avec les professionnels de la récupération : en gros, il y a de l'argent à se faire sur une si belle épave.

Contester la valeur vénale ? B. T. (SEI) m'a dit qu'il fallait interrompre tout contact avec l'expert et contester par écrit à l'assureur. Dommage, l'assureur c'est un fantôme, il est joignable par téléphone que 4 jours par semaine de 9h00 à 12h00. Si par chance il décroche le téléphone, c'est pour nous renvoyer systématiquement vers l'expert. Pour lui remettre des documents (dont les constats amiables soi-disant égarés...), il n'a pas d'adresse postale ; il faut passer par l'agence locale de la compagnie d'assurance. Contester sur la base de quoi ? Pas de rapport ! Juste ce courrier-type que l'expert a envoyé jeudi (et dont j'attends la copie pour ce dimanche soir) et qui, à mon avis, n'était pas de la compétence de l'expert mais de l'assureur.

Redemander discrètement un chiffrage des réparations au carrossier ? Bonne idée. Mais acceptera-t-il de passer du temps à le faire sans avoir la certitude que cela aboutira à la réparation du véhicule dans son atelier. Même si les renseignements pris sur ce carrossier sont élogieux, il est pris entre deux feux. Il ne peut pas risquer de perdre ses agréments auprès des assurances. C'est le drame de La Réunion (et des îles) : c'est un microcosme où il ne fait pas bon bouleverser les (mauvaises) habitudes prises sous peine de devenir un paria.

Renvoyer le véhicule dans un autre garage ? Impensable ! Trouver un réparateur puis un transporteur "indépendants" (non liés au microcosme assureur-expert), c'est mission impossible. Si le véhicule quitte les ateliers du carrossier, ce dernier va logiquement réclamer des frais pour le mois 1/2 de gardiennage. L'assureur n'est absolument pas disposé à les rembourser ! Il avait déjà utilisé cette menace pour obliger mes enfants à aller très vite signer l'ordre de réparation. Comme la menace à l'arrêt de la prise en charge de la voiture de location qu'il a mis à exécution pendant une 1/2 journée, obligeant mes enfants à rendre la voiture puis à aller la rechercher dans la même journée. Quelle ambiance épuisante moralement !

Contacter un expert indépendant ? Vous le savez, il n'y en a pas à La Réunion. Même si ce cabinet a très mauvaise réputation auprès des professionnels de l'automobile que nous connaissons sur place, aucun de ses confrères n'osera le contredire. Microcosme! Le remandater pour aboutir à la levée de VE, vous l'aurez compris, on oublie !

Des pièces d'occasion ? En métropole, ça serait jouable. Là-bas, les Punto Evo (2009-2011) étant rares, les pièces détachées d'occasion le seront encore plus. Et si la recherche de chaque pièce détachée s'avère infructueuse, il faudra la commander en métropole (pas de stock chez l'importateur). Délai : 3 à 4 semaines de bateau. A ce jeu là, la réparation de la Punto prendrait des mois. Connaissant le pays, c'est perdu d'avance.

Votre proposition finale : je n'en espérais pas tant ! A ce jour, je ne voyais qu'une bouée de sauvetage possible, la LDDA. Mais j'ai cru comprendre qu'elle était lente dans ses actions. J'aurais eu la patience et la niaque pour combattre avec eux. Pas mes enfants ! Ils ont une vie professionnelle contraignante et sur lequel leur avenir se joue chaque jour...
Reste à récupérer les documents que vous demandez.....

Je n'ai pas évoqué la possibilité de demander à l'expert de procéder à un appel d'offre de rachat de "l'épave" par des professionnels de la récupération. En effet, vu qu'il a déjà son acheteur, je ne vois pas pourquoi il donnerait loyalement suite à cette demande. Malgré la compilation de tout ce que j'ai trouvé sur ce sujet sur internet, je n'ai pas encore compris si le prix proposé s'ajouterait au montant de l'estimation des réparations qui serait versé à l'assuré ou s'il serait déduit de la VRADE versée à l'assuré. Si vous en avez le temps, merci de m'éclairer et de me conseiller sur ce sujet.

Un petit aparté : Nous avons rencontré hier par hasard une personne travaillant dans une compagnie d'assurance.
Vu notre cas qui se rencontre une fois sur dix dans les dossiers traités et vu comment il est mal parti (erreurs de l'expert), il n'y a qu'une seule issue possible : l'expert étant le deus ex machina de l'affaire, être très diplomate avec l'expert et doucement l'amener à accepter de refaire son estimation en lui présentant un dossier béton composé de la facture d'achat et d'un nombre important d'offres de vente de véhicules d'occasion semblables à cette Punto.
Il refuse de transmettre les rapports et leurs annexes ? Rien ne le fera plier.
Laisser tomber tout recours via l'assureur. Il ne fait que suivre les instructions de l'expert.... Éventuellement, adresser un courrier à la direction métropolitaine ; une enquête interne sera sans doute diligentée mais ne pas espérer un résultat direct et rapide sur le montant de l'indemnité que l'assureur versera.
Le délai de 30 jours pour répondre : sans importance ; il n'y a pas de limite dans la pratique. Tant que vous n'aurez pas obtenu gain de cause, la voiture restera votre propriété et elle restera chez le réparateur.
On peut rêver... l'assureur verra grimper la facture de gardiennage de l'épave et la facture de la voiture de location, sans sourciller, attendant la décision de l'expert !!!
A moins que (lu sur des forums) l'expert décide de transférer l'épave dans une casse. Auquel cas cette épave va pourrir sous une bâche et son état avant sinistre sera de plus en plus difficile à évaluer.

Merci encore de m'avoir répondu (cela servira sans doute à d'autres) et merci pour votre proposition, je fais suivre.


PS : Pour confirmer les erreurs de référence de pièces commises par l'expert dans sa rédaction du document "Évaluation Remise en État", j'ai utilisé cet outil, accessible au public : Fiat Punto Evo 2009-2011. Après avoir saisi le VIN, on obtient le pedigree exact de la Punto, les options qui l'équipent et un éclaté détaillé jusqu'à la moindre rondelle avec tableau de compatibilité des pièces ayant évolué techniquement. Toutes les erreurs ont ensuite été confirmées par mon aimable concessionnaire. Il m'a en plus édité la fiche descriptive de cette Punto : toutes les options installées y apparaissent. Et j'ai découvert par ce document que le rappel constructeur (3 mois après l'achat) pour le risque de court-circuit sur le câblage de la centrale ABS n'a pas été effectué... Parce que le courrier de rappel n'a jamais été envoyé ! Par le constructeur ou par l'importateur ? Hors sujet et plus d'actualité pour cette pauvre Punto.
Pour triompher, le mal n'a besoin que de l'inaction des gens de bien. Edmund Burke

Jeanmi
Messages : 10365
Inscription : sam. août 02, 2008 5:53 pm
Localisation : Nord bourgogne

Re: Expert et assureur se liguent contre l'assuré : Que fair

Message par Jeanmi »

Oui, j'imagine que cela ne doit pas être facile de gérer cela, mais sans les documents demandés (rapport, bilan et annonces), personne ne peut rien faire (votre fille ou moi).
Je pense sérieusement que la seule façon d'obtenir les documents, c'est de faire le siège du cabinet, quit à rester dans le bureau toute la journée...
Il va falloir élever la voix, peut-être taper (doucement du poing sur la; talbe), mais maitenant que votre fille et votre gendre connaissent lerus droits, il va falloir faire preuve de ténacité et ne pas se laisser faire...
Ce n'est pas cet expert qui fait la Loi, mais il doit l'appliquer; l'ultime menace à faire en cas de refus est de faire un signalement à la Commission Nationale des Experts Automobile; elle est là pour gérer ce genre de litige et proposer au minsitre des sanctions dans les cas les p)lus graves...
Donc, si c'est nécessaire, il faut le faire; prenez également contact avec l'ANEA (Assos. Nationale des Experts Autombile à Paris) puisqu'elle a signé une charte de bonne conduite...

Scotch35
Messages : 1158
Inscription : ven. mars 15, 2013 5:55 pm

Re: Expert et assureur se liguent contre l'assuré : Que fair

Message par Scotch35 »

Jeanmi a écrit :----
Ce n'est pas cet expert qui fait la Loi, mais il doit l'appliquer; l'ultime menace à faire en cas de refus est de faire un signalement à la Commission Nationale des Experts Automobile; elle est là pour gérer ce genre de litige et proposer au minsitre des sanctions dans les cas les p)lus graves...
Donc, si c'est nécessaire, il faut le faire; prenez également contact avec l'ANEA (Assos. Nationale des Experts Autombile à Paris) puisqu'elle a signé une charte de bonne conduite...
J'avais songé à écrire à l'ANEA mais, n'étant pas l'assuré, ma lettre n'aurait pas été recevable. Si j'avais été l'assuré, la lettre serait partie depuis longtemps, même si son contenu aurait été basé sur des conversations, faute d'écrits (et pour cause...).
Soyons réalistes ; ce genre de lettre ne réglera pas le problème présent et pour lequel nous espérons une solution dans les semaines à venir ; cette lettre servira d'exutoire pour évacuer toute le désarroi vécu et toute la rancœur accumulée, pas un appel à sanction ; il n'y en aura pas. Microcosme (comme ailleurs on dit mafia).
Il y a une antenne Mascareignes de l'ANEA. D'après leur site, TOUS les experts du secteur y sont affiliés, dont le cabinet où œuvre cet expert. Microcosme je vous disais....
CNEA/ANEA, c'est la même chose, selon internet.

Bien sûr, le minimum est de le menacer verbalement de signaler ses agissements à la CNEA ; cela montre qu'on connait les organismes auprès de qui recourir.... et cela peut suffire à le faire fléchir.
----------------------
Je viens de me faire établir une cote Argus de la Punto Evo Dynamic en ajoutant toutes les options "de série" de la version réunionnaise Attractive, j'arrive à un prix neuf de 17270 €. Étrange, c'est quasiment le prix catalogue supposé (affirmation verbale) pris par l'expert.
En tenant compte du bonus kilométrique et du bonus date de 1ère MEC, on obtient un cote personnalisée au 14/03/2013 de 7950 € pour une Dynamic.
Et, comme tout le monde le sait, l'Argus n'est qu'un média comme un autre et que ses cotes n'ont aucune valeur officielle. Et qu'elles sont très basses, pour être exploitées par les professionnels lors du rachat des voitures de particuliers...

Sur les documents joints à ce calcul de cote, la valeur moyenne des occasions proposées par ce média l'Argus est de 9060 € = quasiment sa première estimation verbale !!!

A mon avis, l'expert a utilisé l'Argus ou des outils adaptés à la métropole mais inadaptés aux DOM, pour les motifs exposés dans mon précédent message. Cela fait un sacré paquet d'ultramarins qui ont dû être lésés !

Une petite question :
Les calculs automatisés du bilan technique donnent bien la valeur vénale avant sinistre ce qui justifierait que la facture d'achat soit la base de calcul de cette valeur vénale ?
Par contre, la VRADE, c'est tout autre chose dans la mesure où cette indemnité doit permettre à l'assuré de retrouver un véhicule en tout point identique au sien. C'est ce qui oblige l'expert à faire des recherches sur le marché local, aussi réduit soit-il. Peut-il entrer ses résultats dans le logiciel de calcul du bilan technique ?

Donc, dans notre cas, je schématise : oralement, l'expert a annoncé que la valeur vénale avant sinistre était de 9000 € et, par écrit, il a estimé la valeur de remplacement à 8500 €. Vu du côté assuré, c'est : débrouillez-vous avec ses 8500 € pour retrouver un véhicule identique au vôtre en caractéristiques et en état (et pour payer une nouvelle carte grise).

C'EST IMPOSSIBLE ; c'est une spoliation organisée sans possibilité légale de recours.

Merci. La suite demain.
Pour triompher, le mal n'a besoin que de l'inaction des gens de bien. Edmund Burke

Scotch35
Messages : 1158
Inscription : ven. mars 15, 2013 5:55 pm

Re: Expert et assureur se liguent contre l'assuré : Que fair

Message par Scotch35 »

Bonjour Jeanmi.

J'ai reçu ce matin la copie de la lettre de l'expert datée du 14/03/2013. Avec celle du 14/02/2013 annonçant le déclenchement de la procédure VE, ce seront les seuls courriers adressés à mes enfants pour ce sinistre.
La lettre est accompagnée d'un certificat de cession pré-rempli au nom de l'acheteur (une casse de la même ville) et d'un bon d'enlèvement.

La lecture de cette lettre m'a fait bondir. Il s'agit d'une lettre-type dont la présentation et les formules datent (il utilise encore le terme VGA...).
L'essentiel :
" Estimation du montant des réparations avant démontage : 8389,83 €
Valeur de votre véhicule au moment du sinistre : 8500,00 €
--- Possibilité de vendre votre véhicule à xxx
(c'est la casse)
Dans ce cas, envoyer à l'expert la déclaration de situation du véhicule, le certificat d'immatriculation, le certificat de cession et le bon d'enlèvement.
A réception de ces documents, l'expert adressera son rapport à xxx Assurance qui vous indemnisera...
---Si vous souhaitez faire réparer votre véhicule, ... risque de travaux supplémentaires décelés après démontage et/ou en cours de réparation. Le montant définitif des réparations peut dépasser la valeur de votre véhicule...... Dans ce cas, une nouvelle expertise devra .....
(celle de fin des travaux pour lever la procédure VE).
La partie du coût des travaux dépassant la valeur avant sinistre restera à votre charge. Aussi je vous conseille de demander au réparateur d'établir un devis des travaux sur lequel il s'engagera. Je vous invite à me contacter avant le début de ces opérations. "


La messe est dite......
Pour quelqu'un qui ne serait pas au courant des péripéties de cette affaire, c'est tout bonnement un classement en VEI suite à une première expertise avant démontage. L'expert a zappé sa 1ère expertise (bâclée) et sa première estimation (erronée).
Cependant, à mon sens, il commet l'erreur de ne pas envoyer maintenant le rapport d'expertise aux propriétaires, ce qui est une grave entorse à ses obligations professionnelles réglementées par cet arrêté du 29 avril 2009 et l'article R326-3 du Code de la Route.
Il refuse même d'envoyer son rapport, à l'assureur comme aux propriétaires, tant qu'il n'aura pas eu le certificat de cession.
Il a le culot d'évoquer la possibilité de réparation sans fournir de document technique (rapport) qui permettrait aux propriétaires d'être informés de l'ampleur des dégâts constatés et de juger de l'opportunité de réparer. Sans ces informations, les propriétaires vont devoir demander au réparateur de refaire un devis exhaustif , listant ce qui est imputable à l'accident et ce qui ne l'est pas (cela reste possible hélas) et éventuellement lancer une réparation sans trop savoir quelle partie des réparation sera prise en charge par l'assureur. Kafkaïen !!!
Bien sûr, ils devront faire appel à un expert (obligatoire pour la levée VE), à leurs frais, qui risque de ne pas être plus efficace que le premier et qui, microcosme, sera plus ou moins complice dudit premier expert.

Je trouve anormal que l'expert s'attribue des prérogatives qui devraient être celles de l'assureur tel que recevoir les documents de cession du véhicule. Il parait que c'est comme ça dans la pratique...

Il va falloir réagir. Puis-je vous contacter brièvement par mail perso ?
Merci.
Dernière modification par Scotch35 le ven. mars 22, 2013 11:54 am, modifié 2 fois.
Pour triompher, le mal n'a besoin que de l'inaction des gens de bien. Edmund Burke

Jeanmi
Messages : 10365
Inscription : sam. août 02, 2008 5:53 pm
Localisation : Nord bourgogne

Re: Expert et assureur se liguent contre l'assuré : Que fair

Message par Jeanmi »

sauf qu'il n'y a pas de VEI sur cette voiture !!!
Les réparations sont inférieures à la valeur supposée, donc l'autro reste réparable économiquement.
L'expert doit vous informer qu'il y a bien sûr un risque de surprises au démontage, mais je pense que l'"estimation des réparations est déjà sur-estimée.
Il faut que votre fille et votre gendre passent voir le réparateur pour lui demander son avis...; il est probable qu'il est fort mécontent du travail de l'expert et qu'il n'attend que votre voiture pour remettre à sa place cet expert.
Donc, les choses à faire sont :
1/ envoyer un courrier RAR à l'ANEA + CNEA + assureur qui doit théoriquement être le seul interlocuteur de votre fille...
2/ faire le siège du cabinet d'expertise pour exiger la fourniture des éléments demandés...
3/ allez voir le réparateur pour lui demander un devis...

Scotch35
Messages : 1158
Inscription : ven. mars 15, 2013 5:55 pm

Re: Expert et assureur se liguent contre l'assuré : Que fair

Message par Scotch35 »

Jeanmi a écrit :sauf qu'il n'y a pas de VEI sur cette voiture !!!
Les réparations sont inférieures à la valeur supposée, donc l'autro reste réparable économiquement.
L'expert doit vous informer qu'il y a bien sûr un risque de surprises au démontage, mais je pense que l'"estimation des réparations est déjà sur-estimée........
C'est un abus de langage de ma part. En aucun cas, ce terme n'apparaît sur le peu qu'a écrit l'expert.

Pour être concret, en me référant à l'arrêté du 29 avril 2009 :
- article 4 - II : l'estimation des réparations étant inférieure à la valeur vénale, l'expert n'a pas à procéder à un nouveau signalement aux autorités.
- article 5 - I - b : si l'assureur fait une offre d'indemnisation avec cession de l'épave et si l'assuré refuse cette offre, l'assureur doit en informer les autorités qui enclenchent ce que je peux appeler la procédure VEI.

SAUF que, effectivement, aucun texte dans le présent article ne précise le seuil à partir duquel l'assureur est en droit de demander la cession de l'épave contre indemnité (définie par l'expert ou par contrat d'assurance). Est-ce une règle d'usage ou une règle bien écrite noir sur blanc sur des documents d'assureurs ?
En toute logique, le seuil est atteint lorsque le coût de la réparation dépasse la valeur vénale ---> VEI prend tout son sens.
Peu importe pour l'instant puisque, comme vous l'avez judicieusement remarqué, nous sommes en dessous de ce seuil.
Jeanmi a écrit : Il faut que votre fille et votre gendre passent voir le réparateur pour lui demander son avis...; il est probable qu'il est fort mécontent du travail de l'expert et qu'il n'attend que votre voiture pour remettre à sa place cet expert.
Donc, les choses à faire sont :
1/ envoyer un courrier RAR à l'ANEA + CNEA + assureur qui doit théoriquement être le seul interlocuteur de votre fille...
2/ faire le siège du cabinet d'expertise pour exiger la fourniture des éléments demandés...
3/ allez voir le réparateur pour lui demander un devis...
Je viens d'avoir mes enfants en ligne : ils entament les démarches sur le terrain.
Pour les courriers, je vais les leur préparer (eux, pas le temps, ils ont un boulot..).

Merci.
Pour triompher, le mal n'a besoin que de l'inaction des gens de bien. Edmund Burke

Scotch35
Messages : 1158
Inscription : ven. mars 15, 2013 5:55 pm

Re: Expert et assureur se liguent contre l'assuré : Que fair

Message par Scotch35 »

Bonjour à tous.

Je viens de recevoir un mail désespéré de ma fille.

Elle a contacté ce matin l'assureur et l'expert : leurs réponses sont révoltantes.

Certes, vu de l'extérieur, son affaire semble suivre un cours normal (quoique lent mais on lui reproche que c'est de sa faute) et on se retrouve dan la situation de l'étape 1 d'une procédure VE-VGE : suite à une "première expertise" supposée avoir été effectuée le 07/02/2013, sans démontage, l'expert a estimé le montant des réparations, juste inférieur à la valeur vénale. 5 semaines plus tard, il lui a adressé un courrier-type qui lui laisse entendre (il faut savoir lire entre les lignes) que :
- soit elle cède le véhicule à un casseur déjà nommé sur le certificat de cession pré-rempli ;
- soit elle engage les réparations, l'expert la mettant en garde quant à la découverte de plus de dégâts, lesquels resteraient à sa charge, une formule-type genre "obligation de conseils".

Sauf que (oralement), l'expert refuse toujours d'envoyer le(s) rapport(s) et ses (leurs) annexes (annexes cf. arrêté du 29 avril 2009).
Sauf que (oralement) l'assureur lui certifie qu'elle n'a pas à recevoir un quelconque document concernant l'état et le chiffrage de son véhicule, cela étant réservé à l'assureur.
Sauf que (oralement) l'assureur l'accuse de faire traîner le dossier en n'allant pas signer l'ordre de réparation (celui signé le 26/02/2013 est passé aux oubliettes) nécessaire pour commander les pièces alors qu'elle n'a toujours pas le rapport d'expertise et le chiffrage des réparations.
Sauf que l'expert n'a pas du tout l'intention de lui remettre les documents ayant servi à l'établissement de la valeur vénale (ou de la VRADE, c'est selon) dont le bilan technique, donc impossibilité de contester cette valeur et par conséquent de remonter le seuil de non réparabilité ou le plafond de prise en charge par l'assureur si réparation il y aurait.
Sauf que l'assureur ne lui dit pas qui prendra en charge les frais supplémentaires qui, n'en doutons pas vu le contexte délétère, vont être générés tout au long du démontage et de la réparation.

Petit plus, cet après-midi :

Suite échanges téléphoniques, il semblerait que l'assureur et le cabinet d'expertise réalisent qu'il est temps de sortir de l'impasse. L'assureur a rappelé ma fille pour lui annoncer qu'il lui avait organisé un rendez-vous avec le responsable du cabinet d'expert, sans lui demander son avis sur l'horaire... OK, elle va se libérer de ses responsabilités professionnelles pour y aller.

Merci mille fois.
Pour triompher, le mal n'a besoin que de l'inaction des gens de bien. Edmund Burke

Verrouillé