A partir de quelle différence serait-on "hors la loi" ?Etant le vendeur du véhicule, vous êtes responsable de la chose vendue; en passant la voiture sur le banc, si celle ci n'a pas la puissance indiquée, le véhicule sera forcément déclaré non conforme et l'acheteur pourra demander l'annulation de la vente pour non conformité, même avec une carte grise française en bon et dû forme...
les notices commerciales annoncent des puissances DIN : puissance brute prise à l'embrayage.
Tout moteur fabriqué en grande série rencontre des aléas de fabrication, de montage, ... et aucun manufacturier n'est en mesure de garantir le strict respect de la puissance commerciale annoncée. D'ailleurs, les puissance commerciales sont souvent des multiples de 5 ... 75, 90, 110, 140, 150, 170 ... plus de facilité sur le positionnement marketing. On imagine mal un constructeur annonçant une puissance de 111,7cv ... Ajoutons que selon comment il est conduit/rôdé lors des 5.000 premiers kilomètres, le moteur peut se révéler particulièrement asthmatique ... ou véloce.
Autre point : une éventuelle mesure de contrôle de puissance réelle d'un véhicule se fera sur un banc à rouleaux.
Le banc, comme tout appareil de mesure, a sa propre marge d'erreur. Mais surtout, on fait une mesure où entrent en compte la boite de vitesse, la transmission, les pneus... loin de la définition de la puissance DIN. Les bancs de mesure "corrigent" théoriquement ces pertes de puissance sur la base d'abaques théoriques. Mais il suffit de mettre une huile de boite plus visqueuse pour "manger" un peu de puissance. Ou inversement, moins visqueuse, pour "récupérer" un peu de puissance. Des pneus à fort grip vont également "manger" de la puissance alors que les pneus "faible résistance au roulement" vont rendre un peu de puissance. On sait également qu'un filtre à air encrassé va manger de la puissance, alors qu'une admission directe va en rendre, qu'un moteur qui ne fait que de la ville respire moins bien qu'un moteur qui avale de l'autoroute, etc !
Marge d'erreur lors du process industriel de fabrication du moteur, marge d'erreur propre au banc de mesure, approximation des abaques de correction des pertes boite/transmission/pneus, incertitude sur l'huile de boite, incertitude sur le grip des pneus, incertitude sur l'état du filtre à air, l'encrassement du moteur .... on ajoute 5% de marge d'erreur sur chaque poste et on se retrouve avec une incertitude totale de + ou - 30% !!!
Une mesure de puissance "absolue" au banc n'a donc à mon sens aucune fiabilité. La mesure de puissance au banc n'a de sens qu'en valeur relative : Avant j'avais tant, je modifie un truc, maintenant j'ai tant de % en + ou en - ....
Les questions restent entières :
- quel % d'écart est-il admissible entre la puissance commerciale et la puissance réelle ?
- quel texte définit cet écart, si il y en a un
- peut-on se retourner contre un constructeur si ma Clio 90 n'affiche pas 90 cv ?